C'est l'automne : végétalisons !

C’est l’automne, végétalisons !

C’est l’automne, végétalisons ! Vous le savez probablement, la saison est propice aux plantations et à la préparation des espaces à cultiver (je n’ai pas dit préparation des sols pour ne pas choquer les adeptes de la permaculture 😉 ).

Pour ma part, je crois profondément qu’il n’y a pas de grande vérité sur la façon de faire son potager ou ses plantations. Il y a de bonnes pratiques, ancestrales pour la plupart mais la vie végétale s’accommode bien souvent de peu. Et contrairement à ce que certains voudraient vous faire croire pour vous vendre des formations, les plantes grandissent même sans la recette secrète délivrée par un quelconque Youtubeur, expert du potager…

Revenons à nos moutons (pour s’intéresser à l’éco pâturage par exemple) et surtout à nos toits et terrasses bétonnés, gravillonnés, en bref, artificialisés.

En l’état, un toit ou une terrasse est un espace « sans vie », peu utilisable pour la biodiversité, incapable de réguler l’écoulement des eaux et ne procurant aucun bénéfice en ce qui concerne l’inertie thermique du bâtiment.

De ce fait, la mise en place à minima d’un tapis végétal extensif (plantes courtes demandant peu d’entretien tels que les sédums) voire d’une végétalisation semi-intensive avec quelques graminées et arbustes produira rapidement des effets bénéfiques. Ce tapis végétal favorisera le retour de la biodiversité, pourra contribuer à réguler l’écoulement des pluies ou participera à l’abaissement de la température en ville (par limitation du rayonnement et inertie thermique).

En fonction des objectifs et du budget, on pourra encore chercher à améliorer les services rendus par la végétalisation en toiture. Il existe en effet quelques solutions techniques, essentiellement sous forme de supports à assembler, destinées à supporter le substrat et dont la fonction permet d’optimiser la régulation des eaux pluviales. Ainsi, les végétaux implantés sont correctement irrigués et les eaux pluviales sont régulées, évitant ainsi le dégorgement des gouttières et canalisations d’un système standard moins optimisé.

Si l’espace le permet (et surtout si la capacité de charge de la toiture l’autorise), il est également possible d’implanter des espaces végétalisés comestibles. Dans ce cas, on aménage des carrés potagers hors sol (voire des mini serres) qui pourront accueillir des plantes aromatiques et des plantes potagères. Ces cultures seront exploitées par des associations spécialisées ou par les habitants et les productions seront consommées localement.

L’ultime niveau de végétalisation d’un toit-terrasse destiné à la production comestible est la ferme verticale . C’est un projet d’agriculture urbaine à part entière qui peut prévoir d’exploiter différents types de cultured adaptées aux objectifs et au système de production prévu (hydroponie,  aquaponie, aéroponie…).

Avec un peu plus d’ingénierie, on peut prévoir la mise en place de panneaux photovoltaïques pour créer une toiture bio-solaire combinant les avantages de la génération d’énergie et de la végétalisation.

Compte tenu de l’importance des surfaces artificialisées disponibles en ville, le potentiel de transformation est gigantesque et toutes ces options de végétalisation des toits et terrasses devraient être sérieusement développées. Fort heureusement, de nombreuses villes ont débuté leur prise de conscience sur le sujet et imposent maintenant des toits végétalisés et au-delà, la (re)végétalisation des espaces urbains.

Certes, d’un point de vue économique, la transformation de ces espaces représente un coût (entre 50 et 200€ / m² en fonction des options retenues) qui est plus important que dans le cas d’une conception dès l’origine du projet de construction. Mais il convient de mettre ce coût en rapport avec les bénéfices de la végétalisation, hélas, plus difficiles à valoriser à court terme. Quelques pistes existent néanmoins pour tenter de valoriser ces bénéfices écosystémiques et permettre ainsi de calculer un retour sur investissement qui pourrait faciliter les prises de décision.

D’un point de vue plus global, et pour ce qui concerne les pays les plus industrialisés, il nous semble urgent de remettre de la nature en ville, ou plutôt la ville au cœur de la nature, car il ne faut pas oublier qu’en 2050, autant dire demain, 66% de la population mondiale vivra dans les villes.

Alors vive l’automne et vive la végétalisation à outrance !